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Side Event des Ministres Arabes de l’eau « Impact du changement climatique sur les ressources en eau au Maroc et les mesures d’adaptation »

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28.03.2022Le Maroc est considéré parmi les pays les plus vulnérables au changement climatique du fait de la succession des périodes de sécheresses et des inondations. Pour faire face à cette problématique, le Maroc a adopté des programmes d’adaptation pour minimiser les impacts du changement climatique dans le cadre d’une approche intégrée, participative et responsable et a développé une politique globale visant l’intégration de ces changements lors de l’élaboration des différentes politiques et plans sectoriels.

Le Maroc dispose de ressources en eau renouvelables évaluées en année moyenne à près de 22 milliards de m3 dont 18 milliards de m3 d’eau de surface et 4 milliards de m3 d’eau souterraine.

La disponibilité en eau par habitant et par an avoisine actuellement 606 m3/hab./an et sera, sous l’effet de l’accroissement démographique, d’environ 560 m3/hab./an en 2030.

Au cours des dernières décennies, la fréquence des précipitations a enregistré des baisses significatives à l’échelle nationale, et en particulier au printemps. Aussi, une augmentation de la température sur l'ensemble du territoire national, d'environ un degré Celsius a été constatée.

Les experts du climat prévoient une augmentation de la température entre 1 et 1,4 degrés Celsius en hiver et 2 degrés Celsius en été, et une diminution des précipitations entre 10 et 20 % à l’horizon 2050.

Le Maroc a adopté, dès les années 1960, une politique pertinente de maîtrise des ressources en eau basée principalement sur la mobilisation de ces ressources par la réalisation de grands aménagements hydrauliques permettant de stocker les apports des eaux de surface en année humide et de les utiliser pour l’approvisionnement en eau potable, industrielle et touristique et la satisfaction des besoins en eau de l’irrigation notamment en période sèche.

Tous les scénarios relatifs à la situation prévisionnelle des ressources en eau ont été pris en considération lors de l’élaboration des différents projets de stratégies, plans et programmes en relation avec l’eau ainsi que les actions d’adaptation permettant de satisfaire les besoins essentiels en eau des populations et de garantir l’approvisionnement sous toutes les conditions climatiques notamment en périodes sèches.

Ces mesures d’adaptation concernent essentiellement :

1) La gestion de la demande en eau et la valorisation de l’eau :

- La maitrise de la demande en eau et sa valorisation par l’amélioration des rendements des réseaux de distribution et de l’efficience de l’utilisation de l’eau potable ;

- Adoption des meilleures pratiques d’utilisation de l’eau et principalement le renforcement de la réutilisation des eaux usées traitées dans les secteurs industriel et touristique ;

- Valorisation des eaux d’irrigation par la poursuite du programme de reconversion des systèmes l’irrigation en gravitaire à ceux en goutte à goutte ;

- Renforcement de la production de l’énergie hydroélectrique par l’équipement des nouveaux barrages et poursuite du programme des énergies renouvelables pour atteindre 52% du mix énergétique à l’horizon 2030.

2) Gestion et développement de l’offre :

- La réalisation des grands barrages programmés permettra d’augmenter la capacité de stockage de 19 milliards de m3 actuellement à 27 milliards de m3 en 2027.

- La réalisation des petits barrages et lacs collinaires pour renforcer le développement local et ce en partenariat avec les différents intervenants ;

- La Collecte et valorisation des eaux pluviales dans les zones déficitaires en eau de surface et souterraines ;

- L’interconnexion entre bassins hydrauliques pour transfert de l’eau des bassins excédentaires vers les bassins déficitaires dont le potentiel est estimé à 800 millions de m3.

3) Solutions alternatives pour augmenter l’offre :

Dessalement de l’eau de mer : 9 stations de dessalement ont été réalisé permettant de produire 147 millions de m3 d’eau par an et 4 sont programmées et seront réalisées prochainement dans les villes de Casablanca, Dakhla, Safi et Nador. 20 autres stations de dessalement de l’eau de mer seront réalisées à l’horizon 2050 pour atteindre la capacité de production annuelle de plus d’un milliard de m3 par an en eau.

Réutilisation de 340 millions de m3 des eaux usées traitées par an pour l’irrigation et l’arrosage des espaces verts ;

Préservation et protection des ressources en eau, du milieu naturel et Réduction de la vulnérabilité aux phénomènes extrêmes :

- Préservation de la qualité de l’eau et lutte contre la pollution ;

- Sauvegarde des nappes par une gestion participative et durable dans un cadre contractuel, la recharge artificielle et la préservation de sa qualité ;

- Aménagement des bassins versants pour minimiser l’érosion et limiter l’envasement des retenus des barrages ;

- Protection des zones sensibles et vulnérables et notamment les zones humides et des oasis ;

- Maitrise des phénomènes extrêmes par des actions de protections contre les inondations et réduction des effets des sécheresses.

Sur la scène internationale, le Maroc poursuit ses efforts pour soutenir les négociations multilatérales en cours pour renforcer la solidarité entre les pays, et atteindre les objectifs fixés par la convention-cadre sur les changements climatiques et ce, à travers :

- La participation active à toutes les sessions de la Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP) ;

- L’accueil et l’organisation de la COP22, qui s’est tenue à Marrakech fin 2016.